5 idées reçues sur les extraits de champignons médicinaux (et pourquoi on ne vous dit pas tout)
- Paul de Vulpian
- 23 juil.
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 août
Résumé de l'article :
5 idées reçues courantes sur les extraits de champignons médicinaux
Analyse critique des pratiques de marché (gélules, ratios, mycélium, etc.)
Rappel des vrais enjeux : extraction, assimilation, traçabilité
Points de vigilance pour les consommateurs et amateurs de mycothérapie
1. “La poudre, c’est le top”
Le marché du complément alimentaire est largement dominé par la poudre, sous toutes ses formes : vrac, comprimés, gélules. Pour les champignons en particulier, on y trouvera aussi bien de la poudre brute de champignons séchés que de la poudre d'extrait.
🧢 Ce qu'on veut vous faire croire
Pour la poudre brute de champignons séchés (qui devient tout de même plus rare à mesure que le public s'informe), les fabricants vantent un produit "intègre", "entier", qui contient tout le champignon et donc tous ses bienfaits. On utilise le mot latin "totum" pour évoquer cette approche intégrative, par opposition à l'extraction.
Pour la poudre d'extraits, c'est surtout la concentration en actifs et la standardisation du produit qui sont mises en avant, analyses de laboratoire à l'appui.
Problème, personne ne pose la vraie question : les actifs du champignon sont-ils pleinement assimilables sous cette forme ?
🤔 Pourquoi ce discours revient partout ?
La réponse est très simple : parce que la poudre est plus simple à vendre, à produire, à conserver, à transporter... et à consommer ! La forme liquide, intransigeante sur la qualité, est assortie de problèmes potentiels
de livraison (flacons en verre fragiles),
de conservation (un an environ contre plusieurs années pour la poudre),
de consommation (les clients ont peur du goût).
C'est un classique de commerce : un meilleur produit peut être plus dur à vendre !
✅ La vérité
🧂La poudre brute de champignons séchés est globalement inefficace. Les molécules bioactives y sont encore piégées dans leur paroi fongique résistante (chitine). Sans extraction, votre système digestif n’aura pas accès à la majorité des composés intéressants. 💊La poudre d'extrait, quant à elle, est un produit bien plus sérieux, mais sa production même entraîne son lot de compromis : usage de la chaleur, excipients anti-agglomérants, gélules indigestes ou de composition douteuse...
💧La forme liquide, bien réalisée, est assimilée dès les muqueuses richement vascularisées de la langue et de la bouche. Elle permet des technologies d'extraction douce (ultrasons, évaporation sous vide), respectueuses des molécules fragiles. Bref... Pas de poudre aux yeux !
❌ Gélules | ✅ Extrait liquide (Villa Hélène) |
Traçabilité floue, nombreux intermédiaires | Production locale, circuit direct et court |
Excipients, enrobage, gélules | Ingrédients bruts, eau, alcool, glycérine |
Utilisation de chaleur inévitable | Extraction douce, respectueuse |
Assimilation variable | Assimilation optimale, dès la bouche |
Label bio très rare | Agriculture biologique |
💡 A la Villa Hélène, nous avons choisi l'extrait liquide pour sa pureté, son efficacité, et sa transparence. Les saveurs et les arômes qui s'en dégagent ne permettent aucun tromperie !
2. “Les polysaccharides, c’est le graal !”
🧢 Ce qu'on veut vous faire croire.
“30 % de polysaccharides minimum”, “Le taux de polysaccharides le plus haut du marché”... Ces chiffres sont partout sur les pots de gélules et sur les sites internet de compléments alimentaires. Ils laissent entendre que ce taux garantit la qualité, voire la puissance d’un extrait.
Parole de producteur : il n'en est rien !
🤔 Pourquoi est-ce mis en avant ?
Parce que c’est facile à mesurer ! Les tests de polysaccharides sont peu coûteux et largement disponibles chez les labos, même les moins spécialisés. Le chiffrage de molécules plus rares (triterpènes, érinacines, héricinones, cordycépine) est beaucoup plus onéreux : souvent entre 600 et 1000 euros par molécule et par produit, soit potentiellement un investissement de plusieurs dizaines de milliers d'euros pour une marque souhaitant développer une gamme.
Perdu dans ces termes barbares ? Allez voir notre glossaire !
La plupart des labos français ne sont d'ailleurs pas encore équipés ou formés pour analyser ces molécules assez nouvelles sur le marché.
Autre point : les polysaccharides sont faciles à falsifier. Les céréales et les sucres utilisés dans le substrat de culture des champignons en contiennent de grandes quantités, et gonflent artificiellement les données des vendeurs les moins scrupuleux.
⚠️ Cette mise en avant des polysaccharides conduit à des aberrations : on trouve des extraits de Lion’s Mane à 30 % de polysaccharides, alors que ce n’est pas du tout la famille de composés que l’on recherche dans cette espèce. Ce genre d’étiquetage simplifie à l’extrême pour rassurer, mais trompe le consommateur au final.
✅ La vérité
Oui, les polysaccharides ont un grand intérêt (notamment immunomodulateur). Mais :
leur nature exacte (bêta-glucanes, alpha-glucanes…) est rarement précisée
leur origine est parfois douteuse (amidon résiduel, substrat de culture ?)
leur présence n'est parfois pas nécessaire : lion's mane, cordyceps.
et ils sont loin d’être les seuls composés d’intérêt.
En résumé : Le chiffre ne suffit pas. Ce qu’il cache est parfois plus révélateur que ce qu’il prétend montrer.
3. “Les molécules actives résistent à l’eau bouillante”
🧢 Ce qu'on vous dit
Bonjour, FrenchMush, Mush'nGo, Café des Guerriers... les cafés aux champignons envahissent les réseaux et les tasses des Français. Leur promesse : les molécules des champignons résistent à l’eau bouillante. Spoiler alert : c'est beaucoup plus compliqué que ça !
🤔 Pourquoi ce raccourci ?
Le concept est très séduisant : de plus en plus de gens s'intéressent aux champignons, et se détournent du café. Faire d'une pierre deux coups est une stratégie redoutablement efficace, aussi bien pour le vendeur que pour le consommateur pressé.
Le produit final est par ailleurs esthétique, bien plus sexy, il faut l'avouer, qu'une pipette d'extrait ou qu'une gélule !
✅ La vérité
De nombreuses molécules fongiques sont thermosensibles, c’est-à-dire altérées ou détruites par la chaleur, même lors d'une exposition brève. Problème : ce sont elles qui sont responsables des bienfaits mis en avant par les cafés "adaptogènes" !
Molécule | Température critique observée | Champignon associé | Bienfait principal |
Cordycépine | Dès 50 °C | Cordyceps militaris | Énergie, récupération |
Héricinones | Dès 55 °C | Hericium erinaceus | Mémoire, concentration |
Érinacines | Dès 50 °C | Hericium erinaceus | Système nerveux |
Triterpènes | Dès 60 °C | Ganoderma lucidum | Immunité, gestion du stress |
Le mot du producteur. A la Villa Hélène, nos extraits sont concentrés à moins de 40 °C, sous vide, pour éviter la dégradation thermique et l'oxydation de ces molécules précieuses. Qui dit mieux ?
Soyons honnête : une famille de molécules résiste tout de même à la chaleur, ce sont les polysaccharides. Ils sont même traditionnellement extraits à chaud, par une longue décoction. Mais comme nous l'avons vu, les polysaccharides du lion's mane et du cordyceps ne sont pas forcément les plus intéressants.
Conclusion 1 : si vous voulez consommer ces cafés, buvez-les froids de préférence !
Conclusion 2 : si vous croyez en la mycothérapie, passez votre chemin.
4. “Les extraits sérieux ne contiennent jamais de mycélium”
🧢 Ce qu'on veux vous faire croire.
La très grande majorité des marques mettent en avant l'utilisation des seuls carpophores (aussi appelés corps fructifères ou fruiting-body). Le mycélium serait un sous-produit, beaucoup moins riche en actifs, et son usage serait le signe d'une moindre exigeance de la part du fabricant. Là encore, la situation est bien plus complexe et mérite d'être expliquée clairement !
🤔 Pourquoi ce discours ?
La mise en avant du carpophore est une réponse (le plus souvent très légitime) à certaines pratiques douteuses, surtout aux États-Unis, où l’on vend du mycélium cultivé sur céréales, non séparé, massivement dilué.
Mais cela ne veut pas dire que le mycélium doit toujours être évité ! Au contraire, son usage dans certains cas spécifiques est un gage de grande qualité !
Si le discours “zéro mycélium” est devenu un argument marketing systématique, même chez des marques sérieuses, c'est surtout car le mycélium est un produit très difficile à trouver et à produire en grandes quantités.
🧠 Ce que ces marques oublient de vous dire : le mycélium pur ne se trouve pas dans le commerce. Il faut le cultiver soi-même, sans substrat, en conditions contrôlées, dans des bioréacteurs. Ce savoir-faire est complexe, coûteux, et n’appartient qu’à de très rares producteurs. Nous sommes très fiers d'en faire partie !
✅ La vérité
Le mycélium contient des molécules spécifiques, absentes du corps fructifère. C’est particulièrement vrai pour le Lion’s Mane, dont les érinacines (effets neuroprotecteurs) sont exclusives au mycélium. Pour prétendre à un effet sérieux sur les neurones, la mémoire, les maladies neuro-dégénératives, l'utilisation d'un mycélium bien produit et bien extrait est donc indispensable !
Autre cas de figure : en Europe, le cordyceps militaris est interdit, au profit du cordyceps sinensis, qui ne fructifie pas. Tous les extraits de cordyceps sont donc soit des extraits de mycélium, soit des produits illégaux ! Vous comprenez mieux pourquoi personne n'en parle ?
En résumé : Ce n’est pas le mycélium qui est douteux, c’est la manière dont il est produit. Et souvent, s’il est absent… c’est parce qu’on ne sait pas le cultiver proprement.
5. “Plus un extrait est concentré, meilleur il est !”
🧢 Ce qu'on veut vous faire croire.
Plus le ratio est élevé, plus l’extrait serait fort, et meilleure serait sa qualité ? Un extrait à 14:1, un chiffre que l'on peut lire sur de nombreuses étiquettes, cela signifie que 14 grammes de champignons secs ont été nécessaires à la réalisation d'un gramme d'extrait final. On trouve parfois des chiffres plus élevés encore, jusqu'à 50:1.
Par le passé, la même course aux chiffres a gangréné le marché du CBD, des boissons énergisantes, des compléments alimentaires pour sportifs, toujours au détriment de la qualité... et donc du consommateur.
🤔 Pourquoi ce message ?
Parce que c’est impressionnant sur une étiquette, facile à comparer pour le consommateur, et très difficile voire impossible à vérifier ! Le ratio est comme une formule mathématique (poids sec de la matière à extraire / poids du produit final), mais il est souvent utilisé de manière trompeuse, voire mensongère.
Un flacon de 30 gélules d'un gramme avec un ratio 14:1 signifie que 5 à 6 kg de champignon frais ont été nécessaires à sa fabrication (car les champignon perdent énormément d’eau au séchage) ! C’est hautement improbable, aussi bien techniquement qu'économiquement. Ou alors quel serait le prix de ce flacon ?
✅ La vérité
Un ratio est un indicateur de procédé, pas de qualité. Sans les matières premières, les technologies et le savoir-faire qui vont avec, c'est une simple donnée sans valeur.
Pire encore : au-delà d'un certain ration d'extraction, certains composés indésirables intègrent le produit final et en dégradent la qualité. En cela comme en tout, il faut savoir raison garder !
Conclusion — Informer sans faire peur
Alors, tous pourris ? Mais non ! Loin de vouloir jeter l’opprobre sur une industrie jeune ou sur une galénique en particulier, cet article a pour but de rétablir un peu de clarté et de transparence dans un milieu qui en manque cruellement.
Il n'y a pas de solution magique ou de produit miracle, mais il y a des pratiques honnêtes, cohérentes et rigoureuses — que seul un artisan producteur peut expliquer sans filtre.
A la Villa Hélène :
Nous cultivons et extrayons nous-mêmes nos champignons médicinaux, un modèle vertueux encore unique en France.
Nous travaillons en double extraction douce et concentrons nos extraits sous vide sans chaleur, dans le respect de la charte bio.
Nous communiquons régulièrement, images à l'appui, sur nos méthodes de production et de culture. Retrouvez-nous sur les réseaux pour tout savoir !
Alors, prêts à découvrir notre gamme d'extraits de champignons bio ?
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